
Un deuxième rapport de situation du Groupe indépendant sur la préparation et la riposte à la pandémie dénonce un système mondial d’alerte pandémique inadapté aux besoins, un manque de préparation de la planète pour affronter le coronavirus.
Dans ce rapport présenté au Comité exécutif de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le groupe d’experts mandaté par l’agence onusienne estime qu’il est « douloureusement conscient du fait que le monde n’était pas préparé à affronter la pandémie du coronavirus ».
Le rapport du groupe d’experts suggérait que l’OMS aurait dû agir plus rapidement et de manière plus décisive au début, pour alerter la communauté internationale.
Le groupe d’experts estime qu’« il aurait été possible d’agir plus vite sur la base des premiers signes » et que des mesures d’endiguement auraient dû être immédiatement mises en œuvre dans tous les pays confrontés à un cas probable.
« Des mesures de santé publique auraient dû être immédiatement mises en œuvre dans tous les pays confrontés à un cas probable, mais elles ne l’ont pas été », regrette le rapport.
D’une manière générale, le document relève que les premières données relatives à l’efficacité des mesures prises contre le SARS-CoV-2 auraient pu être échangées plus largement et plus tôt.
« On aurait pu intervenir plus rapidement pour appliquer les stratégies d’endiguement les plus efficaces partout où apparaissaient des cas », insiste le groupe d’experts.
Selon les experts indépendants, les risques existentiels déjà connus posés par la menace pandémique n’ont pas été pris au sérieux. Ils estiment qu’un nouveau cadre international est nécessaire.
« Si l’on avait appliqué le principe de précaution aux premières indications non confirmées d’une transmission interhumaine asymptomatique, des mises en garde plus précoces auraient pu être lancées par l’OMS et les autorités nationales et locales concernant le risque de transmission », relève le groupe d’experts.
« Une des questions qui se pose est de savoir s’il aurait été utile que l’OMS emploie le terme de pandémie plus tôt qu’elle ne l’a fait », poursuit le rapport. Mais pour le groupe, ce terme ne correspond pas à une classification du Règlement sanitaire international, un accord international sur la sécurité sanitaire mondiale entré en vigueur en 2007. Pourtant selon les experts, « son emploi permet bien d’attirer l’attention sur la gravité d’un événement sanitaire ».
De plus, le groupe d’experts critique les dispositifs du système considérés comme « lents, lourds et dénués d’un caractère décisif ».
Les experts indépendants ont donc conclu que le système international d’alerte et de réponse n’était pas adapté au but visé.
« Les pays et l’OMS doivent utiliser davantage les outils numériques du 21e siècle à leur disposition pour suivre le rythme des nouvelles qui se répandent instantanément sur les médias sociaux et des agents pathogènes infectieux qui se propagent rapidement par les voyages », a déclaré la Co-présidente du groupe d’experts, Helen Clark.